Christian Verdier

Monsieur Verdier, vous avez un parcours assez singulier qui allie assurance et technologie. Pouvez-vous nous parler de votre expérience et de la manière dont elle a façonné votre vision pour Looqia ?

Absolument. J'ai débuté ma carrière dans l'assurance, un secteur où j'ai pu travailler pendant plus de 15 ans. J'ai d'abord été agent général dans une grande compagnie française, spécialisé en IARD (Incendie, Accidents, Risques Divers). Cette expérience de terrain m'a permis de comprendre en profondeur les besoins des assurés et surtout les obstacles auxquels ils sont confrontés, notamment lors de la déclaration du risque à assurer et lors des demandes d’indemnisation après un sinistre. Les assurés et les assureurs ont des postures très différentes, parfois opposées, qui rendent complexe la mise en place d’une bonne couverture des risques.

Ensuite, en tant qu'auditeur senior, j'ai accompagné de grands groupes industriels ainsi que des PME dans l'analyse de leurs portefeuilles d’assurances. Cette période m'a donné une perspective unique sur l'importance de la transparence et de l'indépendance, puisque je n'étais plus impliqué dans la commercialisation des contrats, mais dans leur optimisation.

Comment votre passage dans les nouvelles technologies a-t-il influencé la création de Looqia ?

Après mon expérience dans l'assurance, j'ai voulu explorer un autre domaine qui me passionne : la technologie. J'ai dirigé pendant 15 nouvelles années plusieurs sociétées spécialisées en recherche et développement sur les usages innovants. Nous avons créé plusieurs produits numériques importants, ce qui m'a permis de comprendre l'énorme potentiel des nouvelles technologies, notamment pour résoudre des problèmes complexes dans des secteurs plus traditionnels comme l'assurance. C’est là que j’ai réalisé qu’il était possible de fusionner mes deux expertises — l’assurance et le numérique — pour répondre à un besoin précis : simplifier et sécuriser l’indemnisation des biens de valeur grâce à la blockchain. J'ai aussi travaillé pour une agence à qio j'ai apporté mon expertise pour la réalisation de differents outils web pour leurs clients.

Vous vous définissez comme un "observateur des usages numériques". Pouvez-vous expliquer ce que cela signifie et en quoi cela influence votre approche du marché ?

En tant qu’observateur des usages numériques, je me considère avant tout comme quelqu'un qui analyse comment les technologies sont réellement utilisées par les consommateurs, et pas seulement comment elles sont conçues. Mon objectif est de comprendre les besoins réels, les comportements et les attentes des utilisateurs finaux, pour ensuite imaginer des solutions qui soient à la fois plus efficaces et mieux adaptées à leur quotidien.

Nous ne sommes pas là pour imposer une technologie, mais pour améliorer les usages existants, en rendant la technologie facile à utiliser, presque transparente, au service de l’utilisateur pour faciliter le quotidien.

Je ne crois pas à l’innovation pour l'innovation, bien qu’il soit nécessaire que certains acteurs s’y intéressent. Ce qui me motive, c'est de voir comment nous pouvons utiliser les technologies disponibles pour simplifier les processus complexes ou améliorer les services existants. Dans le cas de Looqia nous cherchons à rendre l'assurance plus fluide et transparente, tout en répondant aux vrais besoins des assurés et des assureurs.

Vous avez observé des difficultés pour les assurés à être indemnisés correctement. Comment cela a-t-il influencé la conception de Looqia ?

En effet, au fil des années, j’ai vu beaucoup de situations où il était difficile de trouver un accord juste la valeur de leurs biens après un sinistre avec les experts. Ce sont souvent des discussions longues où chaque partie essaye de convaincre l’autre car des éléments factuels, des preuves font défaut.

Ces retards et complications sont aussi liés à un manque de documentation ou à des doutes sur l’authenticité des preuves fournies ; les compagnies, à juste titre, cherchent à se protéger des abus et pêchent parfois par excès de méfiance. L’idée derrière Looqia est donc venue naturellement : créer une solution qui utilise les capacités de la blockchain pour garantir l’intégrité des données et permettre aux assurés de prouver sans ambiguïté l’existence et la valeur de leurs biens. Cela représente pour moi une synergie parfaite entre les deux mondes que j'ai côtoyés.

Comment avez-vous conçu et développé la solution Looqia ?

La conception de Looqia est le résultat d'un travail de fond mené sur plusieurs mois. Dès le départ, nous avons pris le temps d’analyser les besoins spécifiques des assurés et des assureurs. Nous nous sommes rapprochés d’assureurs, d’experts en art, d’acteurs de sécurité informatique, ainsi que d’experts en blockchain.

Nous avons particulièrement mis l’accent sur la protection des informations sensibles, en mettant en place une sécurisation des enregistrements via des process de contrôle et de cryptage. Cela permet de garantir une intégrité totale des données. Par ailleurs, nous avons pris soin de rendre le processus d'utilisation simple pour les clients, tout en offrant une sécurité maximale, ce qui est au cœur de notre engagement. Nous sommes convaincus que cette approche rigoureuse et collaborative nous permet d’offrir une solution à la fois fiable, sécurisée, et adaptée aux attentes du marché.

Quelles sont, selon vous, les principales forces de Looqia et de votre offre dans le marché actuel ?

La première force de Looqia, c’est notre capacité à garantir une sécurité optimale à travers l’utilisation de la blockchain. Cette technologie offre une traçabilité et une authentification des données que les méthodes traditionnelles ne peuvent pas rivaliser. Ensuite, c’est la simplicité d’utilisation. Nous voulions une solution accessible et économique, qui ne complique pas davantage la vie des assurés mais qui, au contraire, leur apporte sérénité et confiance dans leurs démarches. Enfin, notre expertise en assurance apporte une légitimité forte : nous ne sommes pas simplement des techniciens, nous comprenons les enjeux des assurés et des assureurs.

Quelle est votre vision à long terme pour Looqia ? Où voyez-vous l’entreprise dans quelques années ?

À long terme, je vois Looqia devenir un acteur significatif dans la protection des biens de valeur. Pour l’instant nous nous développons en France et au Québec. Rapidement, j’espère que nous serons en mesure de viser l’international ; je pense en particulier à l’Amérique du Nord à partir de notre implantation au Canada francophone.

Nous travaillons déjà sur l'amélioration continue de notre service, et sur des partenariats stratégiques pour intégrer notre solution dans les offres des assureurs.

Je crois fermement que la certification par NFT, via la blockchain, deviendra un standard dans le domaine de l’assurance mais aussi dans d’autres domaines ; d'ailleurs nous préparons une offre d'épargne nouvelle, originale et captivante : nous en parlerons bientôt !

Revenir